
Ta main droite ombrageait ton beau visage. Tu étais là, devant nous, fier, droit, immobile et répétais ces vers inlassablement, ces vers qui résonnent dans ma tête depuis plus d'un an.
Je suis un Indien
Je suis un Apache
J'étais au coeur de cette foule strasbourgeoise qui ne savait pas encore que c'était la dernière fois qu'elle te verrait en terre alsacienne, en terre d'adoption, en vrai, en live, alive.
Ton entrée en scène m'avait fait craindre le pire. Tu avais l'air si fragile, fatigué. Mais la suite m'avait rassuré, le rocker était en vie, le poète plein d'envie.
Le spectacle s'électrisait, peu à peu s'énergisait. Le rappel approchait, vite, trop vite. Tu venais de lui mordre la joue et cette pauvre pianiste s'endormait déjà au fond de sa baignoire, blanche comme un lys. Ta forces et tout ton courage étaient bien là, rien ne pouvait plus t'arriver. Tu étais déjà éternel, dans mon coeur, dans mon âme, dans ta bel âme qui perforait mon coeur.
Je suis un Indien
Je suis un Apache
Au quel on a fait croire
Que la montagne est loin
Ta longue main droite ombrageait encore ton visage. Tu étais là, devant nous, fier, droit, immobile et répétais ces vers inlassablement, ces vers qui résonnent dans ma tête depuis plus d'un an.
Instant magique, inoubliable, cette image me hantera jusqu'à la nuit des temps, tu n'étais plus un chanteur. A ce moment là, tu étais un chamane, "celui qui à des yeux", un sorcier indien. Tu n'interprétais plus de simples paroles, tu invoquais les esprits de puissantes incantations.
Je suis un Indien
Je suis un Apache
Au quel on a fait croire
Que la douleur se cache
Ta blanche main droite ombrageait toujours ton visage. Tu étais là, devant nous, fier, droit, immobile et répétais ces vers inlassablement, ces vers qui résonnent dans ma tête depuis plus d'un an.
Je suis un Indien
Je suis un Apache
Non, tu ne te protègeais pas du soleil, d'autres rayons peut être, et de cet amour démesuré que t'envoyait la foule par ondes radioactives. C'est notre amour qui t'aveuglait, c'est ça, oui ! C'est çà ! dit-elle. La salle entière t'étais dévoué, reconnaissante, aimante. Moi, à ce moment là, dans cet instant qui n'aura duré qu'une toute petite immense minute, une minute d'éternité, j'ai frollé l'hystérie, le débordement, la sortie de route. Ma jambe tremblait, mes bras s'agitaient...puis-je hurler? Le chamane était en transe, l'émotion à son comble, le sorcier m'envoûtait.
Je suis un Indien
Je suis un Apache
Je suis un Indien
Je suis un Apache
Je suis un Indien
Je suis un Apache
Ta main droite ombragera toujours ton visage transcendé. Tu seras toujours là, devant moi, fier, droit, immobile, à répéter inlassablement ces vers qui résonneront à jamais dans ma tête.
Tu es un Indien, tu es un Apache, auquel on a fait croire que la douleur se cache. Mais, la douleur, tu ne la cachais pas, tu la transcendais, tu la sublîmais, tu l'envoyais en l'air...
Monsieur Bashung, c'est pénible d'écrire au passé...Pourquoi m'as-tu quitté ?
Je suis un Indien
Je suis un Apache
Au quel on a fait croire
Que la montagne est loin...
posté par Olivier