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c'est dans la vallée

  • Le Cantique dans la Vallée

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    "C'est dans la Vallée", le festival créé par Rodolphe Burger à Sainte Marie aux Mines,  rendait hommage à Alain Bashung, ce samedi 30 juin 2009. Au programme du Temple Réformé, une projection du "Cantique des Cantiques", en duo avec Chloé Mons et filmé en ce même lieu par France 3 lors de l'édition 2003.

    Accompagné de ma chérie et de mon p'tit chou, j'ai le privilège d'être le premier à pénétrer dans l'antre de l'amour. J'observe une à une, les allées se remplir de pélerins. Les derniers s'installent lentement, tandis que le projecteur diffuse en plan fixe la pochette de "L'Imprudence". Photo lugubre, blanche et noire d'un Bashung monolithique, glacial, terrifiant. A-t-il, déjà souri un jour ? Sans doute la pochette, la plus angoissante, jamais créée. Le cantique se fait attendre et toujours ce plan fixe de Bashung, qui nous fixe.

    " Il bouge ! Il bouge ! J'hallucine."

    Bashung tangue, ouvre la bouche, puis la referme...et fini ! Dix secondes intenses, dix secondes d'éternité. Quel choc, cette image ténébreuse connue depuis tant d'année, qui d'un coup prend vie... Troublant, vraiment troublant. "Un jour j'irai vers l'Iréel, y seras-tu ? Y seras-tu ?" Oui, oui, j'y suis, là, en plein dedans !


    Rodolphe Burger s'empare alors du micro pour nous faire part de son émotion quand à la projection, à venir, du "Cantique des Cantiques" et nous explique par la même occasion, que c'est le photographe de "L'Imprudence" qui lui a généreusement prêté ce mini-film. Rien de paranormal, pas de fantôme dans le Temple. Émotions censurées dans le projecteur...

    Après avoir salué, la mémoire de Bashung et sa fidélité à cette belle vallée dévastée par l'épuisement des mines d'argent, la mort des industries textiles et la crise financière actuelle, Rodolphe Burger s'éclipse, la projection commence.

    "Le Cantique des Cantiques" traduit par Olivier Cadiot, musicalisé par Burger à la demande de Bashung et Chloé Mons pour leur cérémonie de mariage, est une prière, la prière sensuelle, la déclaration d'amour ultime. Il s'aiment et la traversée durera une bonne vingtaine de minutes. Le couple clame et déclame son amour réciproque, Bashung est mystique, Chloé hypnotique. L'émotion est palpable dans le Temple, Bashung sacralisé.SNC17904.JPG

    Le Grand Soleil de ma vie, qui n'a même pas deux ans, se chargera de maintenir les spectateurs sur Terre. Loin d'être effrayer par l'intensité sombre et mêlée de l'oeuvre et du lieu, mon petit chéri s'amuse sur mes genoux...il rigole, gazouille. Pas forcément du goût de tout le monde, c'est évident. Mais à son âge, il sait déjà que c'est la musique qu'aime son papa et moi ça me réjouit qu'il soit là, à écouter et regarder Bashung, à nous rappeler que nous sommes en vie, nous.

    Distrait par mon p'tit chou, j'avoue n'avoir pu être totalement concentré sur le Cantique, mais qu'importe Bashung était là, son souffle bien présent. On en aurait oublié qu'il ne s'agissait que d'une projection. Les applaudissements émanent avec respect des allées du Temple.


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    Surprise ! La scéance , ne s'arrète pas la. Petit cadeau des organisateurs, la suite du concert de 2003. "Angora", "La Nuit Je Mens"...La magie opère, les templiers applaudissent spontanément, c'est du live, vraiment ou presque. Suivent encore "Tel" et "L'Iréel" sublimes dans ces versions semi-acoustiques. La scéance s'achève avec le magnifique "Samuel Hall" dans une émotion rendue palpable par la présence des auteurs Burger et Cadiot et l'oppressante absence de Bashung.

    SNC17906.JPGBel après-midi, ensolleillé dans le Val d'Argent, le festival est bien vivant, les festivaliers affluent. Les concerts plein-air, dans les bars, temple, église et théatre se succèderont tout le week-end. Merci Monsieur Burger pour ce beau festival, merci d'avoir honoré la mémoire d'Alain Bashung.

     

     

     

    posté par Olivier