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  • Un Apache dans mon commerce...

     

     

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    Magnifique dessin de Franck Telliac

     

    Bashung, m'a accompagné toute ma vie, dans toutes mes étapes, bonnes, mauvaises, et ce depuis, presque 30 ans...

    Mon premier souvenir est je crois, " J'sors avec ma frangine", lors d'une soirée entre potes, quelques bières, quelques pétards, et beaucoup de rire. C'est mon premier souvenir, ma première rencontre Bashungnienne. Bashung m'a accompagné toute ma vie dis-je, dans toutes les étapes, et une étape importante, colossale, frissonnante, j'en ai entamé une il y a peu... Il y a peu, j'ai ouvert une petite boutique, une petite boutique à moi, un commerce, ou je m'efforce de donner du bon, du bon goût, du plaisir, de la chaleur humaine...

    Dans ce petit et modeste commerce, ou d'habitude il est bien rare d'entendre de la musique, moi je me fais un plaisir, un grand plaisir, un immense plaisir, à y diffuser mes auteurs préférés, parfois voire souvent décalés des classiques radiophoniques. Dans ce commerce de bouche, dans ma boucherie plus précisément, j'aime alors y diffuser Gainsbourg, Bashung, Darc, Fontaine, Arno, Bowie, Iggy Pop et quelques autres  ! 

    Le plus beau, le plus fort, c'est quand cela engage une discussion avec mes clients. L'autrefois, alors que le Bash' claironnait Hey Joe, un client me dit " je n'ai jamais entendu Hendrix dans une boucherie !!" Quelle joie, quel bonheur d'entendre cela, car, c'est belle et bien là le but recherché également... Partagé un plaisir supplémentaire, ouvrir des portes nouvelles, élargir en ce lieu les possibles discussions ! Ce  jour-là, j'ai donc jaspiner avec mon interlocuteur, pour lui dire que cette version était interprété par Bashung; et nous avons échangé autour de l'Apache un long moment, conclue par la transmission de l'url de la présente page !

    Un autre jour, alors que sévissait Play Blessure (si si Play Blessure dans une boucherie ! ) entre mes murs, un client attendait patiemment son tour, puis, quand je m'adressa à lui, il me dit " C'est rare d'entendre Bashung dans une boucherie, mais en plus Play Blessure!!" Et là, il y eu une intense complicité, ainsi qu'une solide discussion ! Que ce client me ressorte Play Blessure...

    Si je m'autorise ce parallèle quelque peu personnel, ce n'est aucunement pour vous narrer ma vie professionnelle, mais pour partager avec vous ce monument de partage et de complicité que la seule diffusion d'une musique peu créer. Et lorsqu'il s'agit de notre Apache Adorée, c'est encore plus fort, car Bashung véhicule des valeurs fortes, nobles, et plaît souvent aux gens d'esprit...

     

     

    Osez, Osons ! 

     

    Merci à Franck pour son magnifique dessin; une fois de plus ! petit rappel sur cette plume que j'adore...

    http://www.monsieurbashung.com/archive/2014/09/28/bashung-croque-par-franck-telliac.html

  • Interview de Laurent Seroussi pour Fantaisie Militaire

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    BASHUNG «A ÉTÉ D’UNE PATIENCE INFINIE»

    Par Alexis Bernier — 8 juillet 2016 à 17:31

    Auteur de nombreux visuels pour Zazie ou M, le photographe Laurent Seroussi raconte la genèse de l’image, très marquante, qu’il a réalisée pour le chanteur de «la Nuit je mens», en 1998.

    La piscine

    «En passant d’un plateau à l’autre pendant que mes assistants préparaient les clichés, on a réussi à faire les trois images en une journée, en terminant par celle-ci, qui était la plus difficile. Alain était allongé dans une piscine gonflable noire très peu profonde, et on avait construit un échafaudage au-dessus de lui pour que je puisse prendre la photo. Tous les réglages ont été faits avec des assistants, et le cliché a été pris en vingt minutes, ce qui n’a pas suffi à empêcher qu’il ait les doigts fripés. Alain a été d’une patience infinie.»

    Les lentilles d’eau

    «C’était l’hiver, on avait récupéré des tonnes de lentilles d’eau prises dans la glace en forêt de Rambouillet ; mais, quand elles ont fondu dans notre petite piscine, des tonnes de bestioles de toutes sortes s’étaient aussi invitées. Il nous a fallu des heures pour nettoyer l’eau de cette faune grouillante. On versait régulièrement des théières d’eau chaude pendant qu’Alain était allongé. Au vu du résultat, il a finalement accepté le principe de la photo mais, par superstition, il m’a demandé de changer la couleur des lentilles d’eau. Il ne voulait pas de vert. J’ai dû faire des essais qui n’avaient aucun sens en bleu ou jaune, et j’ai fini par refuser l’utilisation de la photo s’il persistait à vouloir modifier les couleurs. Au final, Alain ne m’a jamais dit ce qu’il pensait de la pochette. Je ne suis pas certain qu’il l’appréciait. Il ne s’est jamais exprimé.»

    L’idée

     

    «Alain Bashung travaillait régulièrement avec Jean-Baptiste Mondino, et Barclay m’a contacté pour tenter quelque chose de différent sur un disque en forme de nouveau départ. Bashung ne voulait rien partager de ce disque avant sa sortie, et je n’ai eu accès qu’aux textes pour imaginer une pochette. Celui de la chanson Fantaisie militaire m’a fait penser au Dormeur du val de Rimbaud. Je voulais donner une version photographique de ce gisant entre la vie et la mort. Une idée que sa maison de disques a aimée mais qui ne l’a pas séduit immédiatement. J’ai dû batailler, proposer d’autres idées, notamment celle d’un Bashung marchant sous un parapluie avec des petites lumières accrochées aux baleines ou de sa silhouette derrière un verre trouble, décomposée comme un puzzle. C’était graphique, mais cela ne racontait pas grand-chose. Finalement, j’ai proposé un deal, réaliser ces trois images dans la même journée pour prouver que celle qu’il aimait le moins était la bonne.»

     

    Par Alexis Bernier — 8 juillet 2016 pour Libération !